Dr Seydou Sow, président AS Réal : « Nous sommes prêts pour le professionnalisme… »

Le président des Scorpions de Bamako (AS Réal), Dr Seydou Sow, président affirme d’être fier de parler de l’historique de l’équipe, son mode de fonctionnement, les assises populaires de ce club mythique de la capitale malienne et surtout les projets. Il est l’invité de ce quatrième numéro de cette nouvelle rubrique consacrée aux clubs et centres de formation.

Propos recueillis par Yacouba TANGARA

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 Planètesportsmali.com : Comment l’AS Réal de Bamako est-elle née ?

Dr Seydou Sow, président de l’AS Réal de Bamako : L’AS Réal de Bamako est née le 19 septembre 1960 par la fusion du Racing club et de l’Avenir de Bamako. Aussi, le Réal est l’un des meilleurs clubs ayant marqué le football soudano-malien et a longuement tenu une place prépondérante dans les compétitions africaines interclubs.

Quel est son parcours depuis lors notamment les trophées et titres remportés ?

L’AS Réal était l’équipe la plus titrée du Mali dans la première décennie des années 1960 jusqu’en 1970. Après, l’AS Réal de Bamako a un peu chuté pour revenir dans les années 1980 et on renait de nos cendres actuellement. Je rappelle que l’AS Réal a remporté 10 trophées de coupe du Mali de football et 3 titres de championnat.

 Comment l’AS Réal est-elle structurée ?

D’abord, il y a l’instance suprême qui est l’Assemblée Générale et le Conseil d’Administration est le directoire issu du Conseil d’Administration. C’est ça la structure dirigeante de l’AS Réal.

 

D’où viennent les financements du club : les sources et les perspectives ?

Les financements de l’équipe viennent d’abord du sponsoring. Ensuite, on a des revenus à partir des baux au niveau du terrain et il y a aussi les produits issus de la vente des joueurs. Aussi, il y a des apports des membres du Conseil d’Administration. Chaque membre du Conseil d’Administration paye 500.000 Francs CFA par an.

Quels sont les projets de l’équipe face à la professionnalisation des clubs au Mali ?

L’AS Réal de Bamako est déjà prête pour le professionnalisme. Si nous devons passer au professionnalisme demain, nous sommes prêts. Nos textes sont finis et quand on parle de professionnalisme, c’est d’abord par rapport à la licence de la FIFA. Parce que la FIFA exige des licences maintenant. Il y a des critères au préalable : le premier critère c’est une administration fonctionnelle, ensuite un siège, un terrain avec des catégories de jeunes : les moins 14 ans, les plus de 14 ans et de entraîneurs diplômés. Nous pensons que l’AS Réal répond à tous ces critères aujourd’hui. Nous sommes déjà prêts pour entrer dans le système de licence de la CAF et de la FIFA. Donc nous sommes prêts pour le professionnalisme.

 

Quelles sont les assises populaires de l’équipe et comment se passent-elles?

Les supporteurs du Réal sont organisés en comités et en sous-comités dans les communes et quartiers. Ils font des réunions séquentielles et viennent supporter régulièrement l’équipe lors des différentes échéances de l’année. A chaque fois qu’il y a une demande des supporteurs, le comité directeur leur fait un appui. Par exemple, s’il y a un déplacement du club ou une manifestation si forte, s’ils viennent le Directoire réagit.

 

Qu’en est-il de l’implication des anciens joueurs du club ou anciennes gloires ?

Il y a deux structures à ce niveau : il y a les anciens dirigeants du club et il y a les anciens footballeurs qui se sont organisés en association. Une association très dynamique qui est là aux côtés de l’équipe et donne fréquemment des conseils. Ils sont conscients en supporteurs et sont très présents. Nous apprécions vraiment leur présence.

Le doyen d’âge c’est Bako Touré, il y a aussi Nani Touré, Seydou Traoré, Pélé, ancien capitaine, Vieux Amadou Pathé Diallo, Amadou Gaucher dit Vieux Gaucher… il y en a plein et je ne peux pas citer tous. Mais ils sont très nombreux, ceux qui ont marqué l’histoire du club : Lassana Diakité, Moussa Ballani Diallo, Fanta Mady Keïta, Idrissa Touré dit Nani, Bassory Diarra, Fatogoma Ouattara, Bakary Traoré, Adama Camara, Yacouba Traoré, Moctar Maïga et tant d’autres.

 Nous avons appris que Salif Keïta, Domingo est un ancien du Réal. Peut-on en savoir plus?

 Mais bien sûr ! Salif Keïta a commencé à l’AS Réal avant d’aller en France. Quand il est revenu, il est rentré dans la direction technique de l’AS Réal, avant d’être dirigeant de l’équipe. Aussi, il y a eu des incompréhensions avec Salif, parce qu’il voulait, depuis ce temps, partir avec une politique de jeunes. En ce moment il fallait viser à moyen, voire long terme et l’équipe n’a pas accepté. C’est pour cela qu’il est allé créer le CSK. Par la suite, dix ans après, on est revenu dans cette politique de jeunes. Actuellement, c’est eux qui sont en train de jouer pour le Réal. C’est une politique qu’on a choisi en 2006 avec l’Académie Jean Marc Guillou qui porte énormément ces fruits, parce que nous avons des promotions chaque année et vous voyez maintenant comment l’équipe joue.

L’équipe dont vous disposez, donne-t-elle satisfaction comme le Réal d’antan ?

C’est une équipe jeune, mais très ambitieuse. Vous voyez que cette équipe nous a amenés dans la phase de poule de la coupe CAF  en 2014. Nous comptons sur le championnat et la coupe du Mali cette année 2015. C’est ce qu’on a demandé aux jeunes du Réal et nous allons les accompagner pour atteindre ces deux objectifs.

 Quel appel avez-vous à l’endroit des sympathisants et supporteurs du Réal ?

Je demande aux supporters de rester derrière l’équipe.